Emilie Pontanier, contribution au volume "Indifférence religieuse ou athéisme militant ? Penser l'irréligion aujourd'hui"

Isabelle Mamon, contribution au volume "Barbey d'Aurevilly et la comédie"

Isabelle Malmon, contribution au volume "Expression et dynamiques de l'interculturel dans les correspondances des XIXe et XXe siècles"

Françoise Sylvos (dir. avec Carpanin Marimoutou et Bernard Idelson), Culture, propagande et militantisme. Océan Indien XIXe-XXe siècles

Jean-Pierre TARDIEU, Los Jesuitas y los esclavos en Hispanoamerica (S. XVI-XVIII)

Anne PEITER, Brumes et Grilles. Notes sur Pékin

Valérie ANDRIANJAFITRIMO-MAGDELAINE et Marc ARINO, Îles / Elles

Jean-Michel RACAULT, Bernardin de Saint-Pierre. Pour une biographie intellectuelle

Y. Rolland, J. Dumonteil, T. Gaillat, I. Kanté, V. Tampoe, Heritage and Exchanges. Multilingual and Intercultural Approaches in Training Context

Book Description

This book represents the proceedings of an international seminar held at the University of La Reunion in November 2014, the outcome of a pluridisciplinary project bringing together a number of research centres, including the Federation of Research Centers Observatoire Scientifique de Océan Indien, CALTS Hyderabad, and AUSTRALEX Adelaide. Offering a reflection on scholarship and plural identity constructions, with a specific focus on the Indian Ocean area, the book provides an in-depth discussion of the concepts of “heritage and exchanges” in Indian Ocean countries.

The volume is divided into two parts, with the first section, focusing on the concept of heritage, examining intercultural and multilingual legacies which influence the construction and evolution of identity at the level of the individual. The second section deals with the notion and dynamics of exchange, regarding both educational policies in multilingual and intercultural contexts and multilingual and intercultural language learning processes. The heritage and exchanges explored throughout the volume attest to cultural and linguistic pluralities which are part of languages and cultures in contact, but which also reveal a plural yet partitioned world, influenced by subjective representations.

Corinne DUBOIN, Repenser la diversité : le sujet diasporique

Yvon ROLLAND, Mutations en contexte dans la didactique des langues

Gabrièle Fois-Kaschel, Un autre regard sur la modernité. Rabindranath Tagore

Sandra Saayman, Breyten Breytenbach. A Monologue in Two Voices

Fourthwall Books is pleased to announce the launch of Breyten Breytenbach, A Monologue in Two Voices by Sandra Saayman.

Eileen Williams-Wanquet, Mohamed Aït-Aarab, Repenser les mythes fondateurs

Cet ouvrage correspond au premier volet du projet REMOI "Nouveaux territoires Imaginaires": Repenser la Modernité dans les Arts et Lettres de l'Espace Océan Indien, qui fait partie de la structure fédérative de recherche OSOI (Observatoire des Sociétés de l'Océan indien" de l'Université de La Réunion. Ce volume réunit et élargit les communications présentées lors d'une journée de recherche organisée en avril 2011 par le CRLHOI (Centre de Recherches Littéraires et Historiques de l'Océan Indien) et le LCF (Lettres et Culture Françaises) et lors de laquelle nous avions eu l'honneur de recevoir Lindsey Collen. Les articles étudient tous la manière dont la modernité est remise en cause à travers l'étude d'une "littérature-monde", "décentrée" ou "dépaysée" par rapport à l'"eurocentrisme", en offrant une réécriture fictionnelle de l'Histoire et des grands mythes fondateurs qui nous façonnent à notre insu. Outre des articles purement théoriques, ce volume contient des études sur le roman réunionnais, djiboutien, australien, anglo-indien, su-africain et mauricien.

Bernardin de Saint-Pierre

Sont publiés ici les actes du colloque sur Bernardin de Saint-Pierre

Marc Arino, Christian Chellebourg, Guilhem Armand, La question des générations

Au carrefour de l'histoire, de la thématique et de la réception des oeuvres littéraires, on croise la problématique des générations. C'est par périodes que se pensent les contextes dans lesquels les productions artistiques et médiatiques sont conçues et reçues ; et ce sont des périodes concrètes, avec leurs caractères, leurs décors et leurs modes, que les fictions prennent pour cadre. Une première question se pose : comment les générations peuvent-elles être circonscrites, autrement dit quels phénomènes fournissent des critères efficients pour délimiter, à l'intérieur d'un siècle, des « tranches » opératoires sur le plan herméneutique ? Il faut aussi s'interroger sur la notion de livre ou de film générationnels : comment les définir ? quelle postérité leur est concédée ? quels types de questionnements soulèvent-ils au regard de leur « actualité » ? à quoi reconnaît-on qu'une fiction est datée ? En quoi ce genre de reproche adressé à une oeuvre ou à un mouvement esthétique participe-t-il de démarches visant à promouvoir une nouvelle génération ? À travers le concept de génération se profile un double débat sur la construction de l'histoire littéraire et son interaction avec l'interprétation des textes, comme sur l'articulation des héritages et des ruptures dans les processus de création et de réception. C’est de cette réflexion que partent les contributions ici réunies. La question, initiale, déjà largement débattue par la critique, est ici abordée selon plusieurs angles d'approche qui tentent d’apporter un éclairage nouveau, tout en respectant un ordre chronologique.

Mondes parallèles

Les dix-sept contributions de ce volume, divisées en deux grandes parties, « Mondes parallèles » et « Regards croisés », explorent la manière dont les centres de gravité, au coeur des échanges industriels, commerciaux et culturels, se sont déplacés depuis les métropoles vers ce qui constituait initialement les « périphéries » coloniales, en particulier celles de l'océan Indien. Partant de l'émergence de ces nouveaux espaces, marqués de l'empreinte européenne colonisatrice, elles analysent ensuite la vitalité des colonies qui ont su tirer profit des activités locales pour créer de nouveaux réseaux en dehors de la sphère métropolitaine au point, parfois, d'en subvertir l'autorité. Les fictions littéraires, en particulier celles du genre utopique, les textes politiques, religieux, hagiographiques, la technologie industrielle sucrière, ou encore la circulation de biens matériels (tels que la machine à coudre) et immatériels (notamment le cinéma), sont examinés par des spécialistes de disciplines diverses (historiens, critiques littéraires, civilisationnistes).

Tempêtes, naufrages, pirates

Tempêtes, naufrages, pirates : il s’agit là des principaux ingrédients que l'on attend d'un récit d'aventures maritime, mais aussi que l'on redoute – de nos jours, encore – d'un périple en mer. Dans l'océan Indien, la réalité semble parfois concurrencer la fiction. La robinsonnade n'y est pas toujours une fiction littéraire, mais parfois aussi le récit d'aventures vécues. Les frontières sont minces dans cet océan. Ainsi, faute de secours dans son entreprise, Leguat voit en quelque sorte sa colonie se transformer en naufrage. Simplement autour des côtes de l'île de La Réunion, près de deux cents naufrages ont été recensés par la Confrérie des Gens de la Mer, 65 épaves ou vestiges de navires des XVIIIe et XIXe siècles ont été déclarés aux Affaires Maritimes. Il en va de même pour les îles voisines, qui comptent nombre d'accidents maritimes. Ainsi les îles Crozet, sur la route du Cap vers l'Australie, ou les îles Amsterdam et Saint Paul, sur la route des Indes, furent bien souvent au coeur d'épisodes dramatiques. Du naufrage de Peter Both à Maurice, à celui de l'Utile à l'île Tromelin, ils ont marqué l'histoire, mais aussi la réputation de cet océan jugé dangereux par les marins. Certains ont acquis une dimension quasi mythique, à l'instar du St Géran, grâce au roman de Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie. Mais il est un autre danger dans ces eaux : les pirates. Dans l'ancienne île Bourbon, ce mot évoque immédiatement le nom de La Buse, personnage à la fois historique et légendaire. Cette dualité semble en fait caractériser toute la piraterie dans la zone : on songe alors au mythe de Libertalia – cette République de flibustiers sur les côtes de Madagascar, au début du XVIIIe siècle – qui transforme un danger mortel en utopie. Nous nous proposons donc d'apporter ici un regard et un éclairage nouveaux sur ces accidents maritimes dans l'océan Indien, qu'ils soient mythiques ou réels, sur la vision de cet océan, qui s'est créée au fil des relations véridiques ou des romans et des contes. Et nous nous intéresserons plus particulièrement à cette frontière indianocéanique floue entre la réalité et la fiction.

Bénédicte Letellier, Penser le fantastique

Ce travail interroge l'universalité du fantastique, tel qu'il est usuellement défini. Il le fait en considérant le fantastique selon deux contextes : un contexte occidental et un contexte auquel le fantastique est étranger, au moins en termes de définition et d'approches critiques, celui des littératures arabes. Les critiques arabes empruntent la terminologie critique occidentale mais ne revendiquent pas l'existence d'un genre fantastique. Au regard d'un corpus critique et littéraire occidental, le fantastique se caractérise par deux fonctions essentielles : il est le révélateur et le ressort de la pensée qui le fonde. Cela est illustré par Aymé, Buzzati et Pellerin. Le contexte arabe, à travers les nouvelles de Tâmir, de Naşr et de Tûbyâ, et à travers les discours de la critique arabe contemporaine, suggère une réflexion sur les limites de certaines déterminations du fantastique occidental et conduit à envisager une pensée du fantastique.

Langages et frontières du corps

Le thème, aux multiples facettes, qui traite des « Langages, écritures et frontières du corps » se rapporte à la réalité sensible de l'acte de signifier. Il invite à des approches croisées entre différentes disciplines : démarche linguistique pour traiter des différents niveaux sémiotiques de l'acte de signifier, analyse littéraire pour évaluer l'expressivité d'un texte ou d'un genre de texte, théorie esthétique pour cerner la conversion de faits sensibles en unités signifiantes, réflexion sociologique sur l'usage qu'on fait de son corps, sur ce que cet usage traduit de notre rapport au corps social et de nos troubles identitaires. Ces interrogations sur le corps humain nous conduisent vers un espace physique, mental et spirituel de transformations incessantes aux contours flous et mouvants.
L'éventail des questions étudiées à l'occasion d'une journée de recherche organisée en février 2009 à l'initiative de Gabriele Fois-Kaschel, Professeur des Universités en Langue et Littérature allemandes, et de Marc Arino, Maître de Conférences en Langue et littérature françaises, est vaste et diversifié, comme en témoignent les textes rassemblés dans ce numéro de Travaux & Documents. Par leur caractère interdisciplinaire et fédérateur, les différentes contributions concourent à la mise en perspective des savoirs experts dans le domaine des langues étrangères, des lettres et des arts. Parmi les études présentées, certaines relèvent de la germanistique, d'autres de l'anglistique ou encore de la littérature comparée et du cinéma.

Amélie Adde, Versification du théâtre espagnol

La versification dramatique assume plusieurs fonctions fondamentales, fort différentes de celles des canevas métriques du théâtre français : une première est d'ordre structurel puisque les oeuvres dramatiques peuvent légitimement se décomposer en tableaux délimités par les ruptures formelles qui signalent une unité thématique et dramaturgique. Ainsi, une oeuvre peut se décomposer en différents blocs, eux-mêmes constitués de plusieurs séquences métriques qui délimitent des unités dramatiques.
Une seconde fonction est sémantique : Lope de Vega (1562-1635), qui fut à la fois un praticien et théoricien du théâtre, a formalisé les usages de la métrique dans son Arte nuevo de hacer comedias (1609). Celle-ci est effectivement employée avec des valeurs sémantiques marquées que le public identifiait aisément : la redondilla pour le discours amoureux, le sonnet pour les pauses dramatiques, le dizain pour la plainte, le romance et les octavas pour les récits, les tercets pour les sujets graves. Le dramaturge, porte-parole de ses prédécesseurs, s'est fait l'héritier d'une pratique, qu'il a reprise puis modifiée: il suffit d'observer les évolutions notables qu'ont connues les usages de la métrique tout au long de sa pratique dramaturgique, ce qu'ont parfaitement mis en valeur les travaux statistiques de Griswold Morley et Courtney Bruerton. Cette évolution est le signe que les dramaturges accordaient une attention toute particulière à cet aspect de l'écriture dramatique. Cependant, on note que l'usage est plus subtil qu'il n'y paraît : ainsi, si la redondance entre le discours explicite et le moule formel est fréquente, on constate aussi un certain nombre de dissonances apparentes entre le dit et la strophe employée, celle-ci apportant un éclairage complémentaire sur les propos. Cela nous amène à la spécificité du genre : le théâtre est un spectacle éphémère qui requiert que le dramaturge mobilise le maximum d'éléments d'intellection pour le public. Lope, comme d’autres dramaturges, a donc joué avec les emplois codifiés des moules formel et notre intérêt a porté tout particulièrement sur les écarts constatés tant ils sont signifiants de la valeur sémantique des formes strophiques et de la fonction de celles-ci.
Une troisième fonction est esthétique. Les rythmes, les effets sonores de la rime, la longueur des mètres, longs, courts, alternés, sont autant d'effets esthétiques que les dramaturges ont mis à profit, preuve que ce genre à succès n'était nullement sous-considéré par ses auteurs, malgré certaines affirmations.
L'originalité de cet ouvrage consiste à analyser comment les dramaturges, et parmi eux Lope en particulier, ont employé la métrique en jouant sur différents ressorts, selon la situation dramatique : tantôt le mètre est employé pour des raisons d'ordre dramaturgique, tantôt pour l'efficacité de la fable, à des fins informatives à l'égard du public, tantôt à des fins purement esthétiques, bien que celles-ci ne soient jamais tout à fait départies des autres fonctions qui, assurément, ne se contredisent pas mais au contraire se complètent. Au fil de la réflexion menée dans cet ouvrage, il est apparu que la métrique constitue donc l'un des outils de l'artisan écrivain dans son atelier, qui l'adapte au propos, à la situation, au statut des personnages, etc., et que le public ou le lectorat, qui connaissait parfaitement ces codes, pouvait aisément identifier.

Mohamed Aït-Aarab, Mongo Beti, un écrivain engagé

Créateur et militant, Mongo Beti est un personnage difficile à saisir. L'oeuvre de cet écrivain à la production multiforme est à la fois complexe et singulière. Devant les défis évidents qu'elle pose, la démarche de Mohamed Aït-Aarab est sans précédent. À la fois synchronique et diachronique, Mongo Beti, un écrivain engagé nous donne en effet à lire un essai exhaustif d'appréhension de l'oeuvre de Mongo Beti en tenant compte de sa complexité.
Certes, l'ouvrage ne s’inscrit point dans la tradition de « l'homme et l'oeuvre », et ne cherche pas à respecter l'équilibre entre l'engagement que révèle l'écriture et celui de l'homme dans son quotidien. Il n'empêche que l'oeuvre de Mongo Beti, faite de romans et d'essais, est indissociable de son action militante. Dans l'analyse de ce qu'il appelle « romans d'un retour au pays natal » et surtout dans le décryptage du discours agonique, Mohamed Aït-Aarab revient de manière plus explicite encore sur le rôle social de Mongo Beti, avec la mise en perspective de ses interventions dans les journaux camerounais, l'analyse de ses querelles avec des compatriotes et le fossé tant idéologique que théorique et pratique qui le séparait des pseudo-intellectuels qui encombrent le paysage socioculturel africain.
Voilà sans doute pourquoi on a pu dire que Mongo Beti était le plus fou des Camerounais de sa génération, une manière de reconnaître qu'il était un prophète, c'est-à-dire un homme dont la liberté de pensée, de parole et d’action n'aura cessé de nous étonner et surtout de nous interpeller. Ambroise Kom